lundi 30 novembre 2015

P.S. Je t'aime toujours... - Jenny Han

Comment vous dire ... je n'ai pas aimé. J'ai même quasi-détesté. J'ai voulu découvrir ce livre à l'occasion d'un nouveau Masse critique organisé par Babelio parce que j'ai entendu parlé de lui, de son premier tome plus particulièrement; parce que je voulais voir un peu ce qu'il en était de ces lectures que les booktubeurs se plaisent à lire et présenter. Eh bien, ce livre n'est pas fait pour moi, faute à l'écriture que j'ai trouvé horrible à lire; faute à la narration que j'ai trouvé quelque peu immature. Il fait trop adolescent, trop jeune, trop simple, trop niais. C'est du recyclé, du déjà-vu, de la minauderie qui, personnellement, ne m'intéresse pas. Ce livre avait tellement de défauts, m'était tellement insupportable que je l'ai trouvé long, très long, difficile à terminer, à avaler. Les histoires de cœur de Lara Jean, jeune fille de 16 ans, me sont passées au dessus de la tête parce que l'auteure, Jenny Han, les racontent comme un pied. Le style n'est pas, le fond encore moins. J'ai fini parce que je n'abandonne jamais mais ce n'était pas la joie. A oublier.

Livre reçu par les éditions Panini en partenariat avec Babelio.

P.S. Je t'aime toujours..., Jenny Han, Panini Books, 393p, 16€

jeudi 26 novembre 2015

La promesse de l'aube - Romain Gary

Comment en aurait-il pu être autrement? J'ai beaucoup aimé. La plume, gracieuse est élégante, m'a envoûtée. L'intelligence du propos m'a emportée. Et le ton, d'humour et de dérision, m'a amusée. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire un peu de la vie de Romain Gary. J'ai aimé découvrir sa mère, cette femme au caractère bien trempée qu'il a beaucoup aimé; cette femme à qui il était lié par un cordon ombilical jamais coupée. Elle l'a forgé, l'a nourrit toute sa vie de ses rêves et imaginations. Elle lui a donné ce qu'il lui fallait de courage et d'ambition. A-t-elle bien fait? Ne lui en a-t-elle pas trop demandé? Seul Romain Gary le sait. Moi, en le lisant, je me suis dit que c'était tout de même bien compliqué de réaliser les rêves de l'Autre, que c'était bien difficile de tenir les promesses énoncées à l'aube de sa vie. Et si on n'y parvient pas? Si on n'y arrive pas? Eh bien on culpabilise, on souffre de ne pas réussir. Mais en même temps, ces rêves que l'on s'est promis de réaliser pour l'amour d'un être qui nous est cher nous aident à nous dépasser. Ils nous font nous tenir debout, nous relever. Ils nous font poursuivre les objectifs qu'on s'était fixé. Ce n'est pas facile, certes, mais c'est une source d'énergie incontestable. Très attaché à sa mère, conscient des sacrifices qu'elle a pu faire, Romain Gary a toujours cherché à réaliser les rêves qui l'habitaient. Elle voulait qu'il devienne quelqu'un, il a essayé et il a apparemment su devenir cette personne qu'elle aurait admiré. Diplomate, ambassadeur, écrivain ... Romain Gary a tenu la promesse. Et ce n'est pas sans ironie qu'il raconte la difficulté pour un fils de parvenir à l'idéal fixé par une mère tout de même un brin déjantée. 

La promesse de l'aube, Romain Gary, Folio, 456p, 8€

vendredi 20 novembre 2015

Poil de Carotte - Jules Renard

Poil de Carotte, c'est l'histoire d'un enfant quelque peu maltraité par sa mère et sa famille, un enfant que l'on considère comme vilain et pleins de défauts et qui s'habitue aux traitements particuliers qui lui sont réservés. C'est un enfant en manque d'amour chez qui l'on voit se développer une certaine jalousie à l'égard de celles et ceux qui en reçoivent; c'est un enfant que l'on prend en pitié sauf quand il se met lui même à avoir des comportements douteux et l'on se demande s'il peut être excusé. Le livre est agréable à lire, il est bien sans être pour autant excellent. Et en le lisant, j'avais l'impression d'un déjà lu, déjà entendu. J'ai pensé, en effet, en découvrant les aventures malheureuses de l'enfant, à Vipère aux poings pour cette mère aux comportements détestables et Le Grands Meaulnes pour la campagne française, l'environnement naturel et social dans lequel vivent les personnages; deux romans que j'avais particulièrement apprécié. Mon enthousiasme est ici moins grand mais j'ai tout de même passé un moment agréable, sans chichis et sans tracas. Le roman peut donc être conseillé.  

Poil de Carotte, Jules Renard, Le Livre de Poche, 125p, 1.50€

mercredi 18 novembre 2015

Les âmes soeurs - Valérie Zenatti

Il y a quelques années, j'avais lu "Une bouteille dans la mer de Gaza" que j'avais particulièrement apprécié. J'ai donc voulu retrouver Valérie Zenatti dans un autre de ses romans et malheureusement pour moi ce fut l'ennui. Je n'ai pas aimé, en effet. J'ai trouvé l'écriture désagréable et l'histoire mal menée. Je n'ai eu aucun intérêt pour les tourments d'Emmanuelle, cette femme mariée, mère de trois enfants qui s'ennuie dans la vie et qui rêve d'autre chose; ce quelque chose qu'elle identifie dans un roman qu'elle prend plaisir à lire et découvrir. Épuisée, elle veut du repos. Malmenée, elle veut vivre comme elle l'entend et donc se prendre du temps, ce temps qu'elle ne maîtrise pas forcément. Emmanuelle est la Madame Bovary des temps modernes, une femme qui s'ennuie du quotidien, qui veut vivre ces rêves, qui veut connaitre les passions qu'elle découvre en lisant. Le thème est d'intérêt mais la manière de l'aborder est un échec. Valérie Zenatti n'a pas le talent de Flaubert. Elle ne sait pas raconter l'ennui sans, à son tour, ennuyer. Je me suis ennuyée et donc, n'ai pas su apprécier les autres thèmes abordés. C'est le rapport à la littérature; la puissance du livre; sa capacité à interroger le lecteur, à le bouleverser, à le tourmenter, à le mener à l'introspection; tout ce que n'a pas su faire ce roman qui est pour moi à oublier.

Les âmes soeurs, Valérie Zenatti, Editions de l'Olivier, 180p, 16.70€

mardi 17 novembre 2015

Celles de la rivière - Valerie Geary

Une agréable surprise que ce roman. Il est bien mené, bien ficelé. Il est doué d'efficacité et se laisse facilement aborder. On entre, en effet, avec simplicité dans le roman, on se laisse guider, transporter. Et on veut savoir. A mesure que le fil se détend, que le récit se déroule, on veut connaitre le fin mot de l'histoire. Qui a tué cette jeune femme flottant dans la rivière? Qui a assassiné Taylor Bellweather? Deux jeunes filles, Ollie et Sam, mènent l'enquête pour sauver leur père, un brin original, accusé par tous du meurtre de la journaliste. Elles ont eu, elles aussi, un soupçon au départ mais elles ont très vite fini par croire en son innocence. Depuis, elles s'acharnent à le sauver. Depuis, elles veulent le libérer et le retrouver. Et avec elles, on vit l'enquête. On les suit. On les regarde faire. On se demande ce qu'il en est de cette affaire. Le suspens est brillant. On découvre progressivement, presque en même temps que ces petites enquêtrices, le drame qui se joue. Les petites traces laissées par l'auteure nous laisse entrevoir certaines possibilités mais il n'y a pas d'urgence. On reste sur le fil de l'histoire, attentif à ce qui nous est raconté. Dans une tension permanente, un environnement mystérieux, l'auteure parvient à attiser l'intérêt et la curiosité. On ne relâche rien, on reste jusqu'au bout. On s'énerve contre le silence permanent d'Ollie, on s'agace du comportement irréfléchie de Sam mais on s'émeut de leur histoire et de leur relation. On reste pour l'attachement qu'on a pour elles. Voilà, en bref, un roman qu'il faut vous conseiller pour le moment agréable qu'il promet. 

Roman envoyé par la maison d'édition Mosaïc en partenariat avec Babelio.

Celles de la rivière, Valérie Geary, Edition Mosaïc, 394p, 18.90€

jeudi 12 novembre 2015

L'Arménienne, l'indestructible fil de la vie - Gaya Guérian

C'est l'Arménie que je retrouve dans ce livre, pays qui a vu son peuple souffrir atrocement, loin des regards et dans un silence inquiétant. Nul ne peut le contester, les Arméniens ont subit les crimes les plus atroces, les injustices les plus insupportables; parce que différents, parce que chrétiens, parce qu'arméniens. Ils ont été victimes de génocide. On a voulu les détruire, les supprimer. Ils sont des milliers (plus d'un millions de morts) à avoir tout simplement disparus. Ils ne sont plus. Ils ne sont que dans le souvenir des survivants, dans la tête de celles et ceux qui ont réussi à échapper à la mort. Ceux-là ont vécu, oui, mais avec le cœur chargé, les yeux embués, l'esprit tourmenté. Et c'est ce que nous raconte Gaya Guérian. D'origine arménienne, l'auteure nous écrit le drame qui a touché les membres de sa famille. C'est sa grand-mère, Achrène, qui a survécu au génocide. C'est sa mère, Chenorig, devenue Azad (liberté), qui a échappé à la noyade. Ce sont des femmes à qui l'on a tout pris, qui ont tout perdu et qui se sont retrouvées seules au monde. C'est forcément triste et émouvant. C'est forcément horrible à penser et imaginer mais il faut toujours continuer à raconter pour ne pas oublier les tragédies imposées par les hommes avides de sang. A travers ses vies brisées, Gaya Guérian évoque d'autres sujets: la vie après le drame, la souffrance du survivant, la constitution de son identité, l'exil, les souvenirs, la nostalgie ... etc. Elle raconte ce que beaucoup d'opprimés, de réfugiés, d'exilés ont à connaitre également. Elle dit aussi le silence qui pèse, son rapport à l'identité et malheureusement pour moi, sur ce sujet, elle en dit peu. J'aurais aimé en effet que l'auteure écrive davantage, qu'elle nous livre beaucoup plus, qu'elle nous explique précisément ce que c'est que d'être la fille de survivants arméniens, comment se lit le silence qui pèse dans la famille, quelle place est accordée au passé, comment il envahit le présent, comment on vit avec cette histoire chargée, s'il est possible de s'en détacher.. etc. Elle répond mais pas suffisamment. J'ai eu l'impression, en effet, que le récit n'était pas suffisamment nourri ou qu'il était mal nourri. J'ai eu le sentiment d'un manque, d'une absence comme si le livre n'était pas complet, pas assez fouillé, pas assez expliqué. Il m'a manqué quelque chose. Et plus qu'un témoignage, j'ai parfois eu l'impression de lire un roman mal ficelé, un roman un peu tiré par les cornes. Qui se souvient par exemple de ce qu'il a vécu à deux/trois ans? Moi pas. Je suis donc toujours étonnée de lire des personnages qui se souviennent de leur petite enfance. Passe encore dans un roman, l'auteur y fait ce qu'il veut, mais dans un témoignage, est-ce bien crédible? J'en doute quelque peu. 

Livre envoyé par la maison d'édition XO en partenariat avec Babelio.

L'Arménienne, l'indestructible fil de la vie, Gaya Guérian, Edition XO, 269p, 17.90€

mercredi 11 novembre 2015

Les noces noires de Gulizar - Arménouhie Kénovian

Elles sont noires ses noces parce qu'elles lui ont été imposées. Elles sont sombres et tristes parce qu'elle ne voulait pas se marier avec celui qui l'a capturée. Elle, c'est Gulizar, une adolescente arménienne qui habite un village près de Muş (Mouch en arménien). Lui est chef d'une puissante tribu kurde qui agit sans foi, ni loi; un brigand qui n'hésite pas à tuer celles et ceux qui ne servent pas ses intérêts: parmi eux, les arméniens qu'il est à l'époque bon d'assassiner ou de convertir par voie forcée. Par un malheureux soir de printemps en 1889, l'homme capture celle qu'il avait remarqué et qui lui avait été refusée. Il réussit à avoir Gulizar, cette jeune adolescente qu'il viole et marie ensuite à son jeune frère. Gulizar est forcée à la conversion, elle doit devenir kurde, donc musulmane mais la jeune fille, au sens de l'honneur aiguisé, refuse. Elle veut rester arménienne, donc chrétienne. Rusée et de grande volonté, elle réussit à échapper à ce sort qui lui a été imposé. Il faut voir comment et avec quel talent. 

Ce livre n'est pas un roman. Il est un témoignage vivant; un témoignage porté par Arménouhie Kévonian, la fille de Gulizar; un témoignage bienvenu qu'il faut lire pour savoir la vie des arméniens au temps de l'empire ottoman. Ceux de Muş ont souffert. Ils ont subis ces chefs de tribus kurdes qui éprouvaient une haine pour les arméniens, n'ayant pas de mal à les piller, les violenter, les capturer, les assassiner; le tout dans l'impunité, soit que les autorités ne parvenaient pas à les arrêter, soit qu'elles leur accordaient une immunité. Et on voit là se dessiner la mécanique de la violence qui sera plus tard versée sur les Arméniens victimes de génocide. Heureusement, on voit autres choses dans ce récit: des élans de solidarité et de fraternité entre les Kurdes et Arméniens qui souffraient ensemble de la violence de certains chefs de tribus. On voit des gens qui n'avaient pas de mal à parler la langue de l'Autre - les Kurdes pouvant maîtriser l'arménien et les Arméniens le kurde. On découvre un peu de cette vie enfermée dans le passé: une hiérarchie sociale, un vivre-ensemble, une cohabitation parfois heureuse, parfois malheureuse entre gens de confessions différentes. Par son témoignage, Gulizar nous laisse ainsi les traces de ce qui n'est plus, de ce qui a été détruit, abîmé, pratiquement oublié. Elle nous laisse imaginer la vie sous l'Empire ottoman, nous invite à penser la complexité de la question arménienne, les Arméniens ayant été accusés de traîtrise par les autorités parce que faisant, entre autres, l'objet d'une attention et d'un soutien tout sauf désintéressé de la part des puissances étrangères qui n'avaient pour véritable intention que le démantèlement de l'Empire ottoman. Le sort des Arméniens n'était en effet, pour eux, qu'un prétexte pour réaliser leurs ambitions politiques, l'Histoire ayant apporté les preuves de leur manque de sincérité et d'intérêt pour le peuple arménien. Celui-là était pris en tenaille: vivre soumis et dans le silence pour se faire oublier des autorités dont ils craignaient la colère et l'injustice ou payer le prix de leur révolte. Dans les deux cas, malheureusement, c'est le même sort qui leur a été infligé.

Ce livre est à conseiller pour ce qu'il est: un retour émouvant dans ce passé qu'il ne faut surtout pas oublier. Dommage, toutefois, qu'il soit court. Je l'aurais aimé plus long et détaillé.

Les noces noires de Gulizar, Arménouhie Kénovian, Editions Parenthèses, 192p, 19€

samedi 7 novembre 2015

David Copperfield - Charles Dickens

C'est mon troisième Charles Dickens. Après Les aventures d'Oliver Twist que j'ai apprécié avec quelques réserves toutefois, Le chant de Nöel que je n'ai pas plus aimé que ça, j'ai voulu découvrir David Copperfield, cet homme que je ne connaissais pas, seulement de nom en tout cas. Eh bien, j'ai aimé ce roman. J'ai aimé aller à la rencontre de ce personnage qui nous écrit son passé, ses souvenirs. Il nous dit son évolution, son apprentissage de la vie. Il dit tout simplement son histoire qui commence aussi mal que celle d'Oliver Twist, enfant très malchanceux au départ. J'ai eu peur, d'ailleurs, de lire le même roman, plus long cette fois, mais heureusement pour moi, il n'est pas question de cela. On retrouve certes quelques ressemblances - c'est l'injustice en Angleterre, la violence sur les enfants, l'éducation rude et sévère, la situation déplorable de l'orphelin - mais la similitude s'arrête là. Ce roman est moins sombre, plus complet. Il aborde davantage que le malheur. C'est les sentiments amoureux, amicaux, la solidarité, l'humanité, la fourberie, la bassesse, le sens de l'honneur, l'intégrité ... etc. C'est la vie tout simplement; une vie que Charles Dickens a eu le temps d'aborder et de fouiller en plus de 1000 pages. C'est long, c'est vrai, mais ça ne fait pas de mal quelques fois, quand l'histoire est bien racontée, quand elle est de grand intérêt, quand la plume est agréable et qu'elle parvient à suivre le fil des années évoquées. Dans ce roman, la plume évolue, en effet; elle grandit en même temps que le personnage principal. Elle est enfantine, adolescente puis mature et on se demande quelque fois si le narrateur n'est pas l'auteur. Qui y'a-t-il de Charles Dickens dans ce roman? J'ai parfois eu l'impression de lire une autobiographie romancée mais ce n'est apparemment pas le cas. Ce roman est à conseiller à toutes celles et ceux qui voudraient prendre le temps d'apprécier une histoire bien racontée. 

David Copperfield, Charles Dickens, Le Livre de Poche, 1022p, 8.10€

mercredi 4 novembre 2015

Lettres à mes frères et soeurs - Didier Lett

Autant le dire, autant être honnête: je n'aurais jamais acheté ce livre, je ne l'aurais jamais approché. Pour ce genre d'ouvrage, je n'ai en effet ni curiosité, ni intérêt. Ce n'est pas vers quoi je me dirige naturellement, ce n'est pas ce que je choisis spontanément. Alors quand Babelio m'a proposée sa lecture, je dois dire que j'ai hésité, ne sachant pas véritablement s'il méritait que je lui donne un peu de mon temps. Finalement, je l'ai sélectionné me disant qu'après tout pourquoi pas? pourquoi pas découvrir ce qui, jusque-là, ne faisait pas l'objet de ma curiosité. Eh bien, je l'ai lu, je l'ai abordé et je dois dire que je n'ai pas véritablement compris son intérêt. Je m'explique: j'ai aimé lire les lettres que ces frères et sœurs, célèbres pour la grande majorité, se sont envoyées. J'ai pris plaisir à lire les mots qu'ils se sont adressés, bien écrits, très soignés. J'ai aimé l'élégance de leur style et de leur plume. Leur langage est parfaitement maîtrisé et il illumine forcément quand il est comparé à ce qui se fait actuellement, un temps où l'on n'apprend pas à parler un langage si raffiné, à écrire d'une si grande beauté; un temps où le téléphone et les réseaux sociaux ont fait oublier la feuille et le stylo. J'ai aimé, aussi, découvrir un peu de leur intimité. C'est Stendhal, Honoré de Balzac, Fiodor Dostoïevski, Ernest Renan, Friedrich Nietzsche, parmi d'autres, qui écrivent et se livrent à leurs proches. J'ai aimé approcher l'être qu'ils sont sans doute en privé mais enfin je suis restée sur ma fin. Les quelques petites correspondances publiées n'ont effectivement pas suffit à nourrir ma curiosité que l'auteur, Didier Lett, a réveillé. Pourquoi nous donner quelques lettres seulement? Pourquoi ne pas aller au bout et étudier les relations de ces personnages avec leurs frères et/ou sœurs? A quoi bon ces petits textes qui ne font qu'éveiller un intérêt insatisfait? Insatisfaite, voilà le mot. J'ai eu le sentiment que l'auteur se moquait un peu de son lecteur, qu'il lui ouvrait les portes d'une intimité, d'une relation familiale, du privé pour, ensuite, lui claquer la porte au nez. Et il se demande, ce lecteur, mais quel intérêt? Pourquoi ce livre? Pourquoi donner un peu de ce privé? Pour nous dire que des frères et sœurs se sont aimés et qu'ils ont dit leur affection dans des lettres qu'on n'écrit plus aujourd'hui? Il me semble que les frères et sœurs, sauf exception, continuent de s'aimer alors quelle originalité? Pourquoi publier ce livre si ce n'est pour nous dévoiler à très très petite dose un peu de l'intimité de ces célèbres personnages? Ce livre intéressera-t-il? Il est beau, il est joli, il est très bien fait, il éveille la curiosité mais il ne la nourrit pas. Faut-il payer près de 10 euros pour ce résultat? Je ne conseillerai ce livre qu'à celles et ceux qui aiment lire les belles lettres, entendre les bons mots.

Livre envoyé par la maison d'édition LeRobert en partenariat avec Babelio. 

Lettres à mes frères et soeurs, Didier Lett, Edition LeRobert, 127p, 9.90€