jeudi 26 mars 2015

Quand viennent les cyclones - Anita Nair


Que faire quand vient le cyclone? Que faire quand ses tourbillons déchirent avec facilité tout ce que l'on a jusqu'ici bâti avec difficulté? C'est un mari qui nous quitte, un enfant qui se meurt. C'est un foyer qui se brise, une douleur qui détruit. C'est, dans les deux cas, une vie confrontée à la tyrannie de la brutale réalité; celle qui impose ce qu'on peine à imaginer et qui oblige à sortir de son nid douillet pour réfléchir à cette vie qui est tout sauf sécurité. Meera et J.A.K en feront les frais. La première doit subir les douleurs d'un mariage raté quand le second doit souffrir d'un enfant "accidenté"; autant de difficultés qui finiront par les rapprocher. Et, je dois l'avouer, c'est avec ennui que je les ai observés. 

Quand viennent les cyclones n'a pas été, en effet, une lecture réussie. Je me suis cruellement ennuyée. J'ai souffert de cette histoire beaucoup trop longue, de cette écriture beaucoup trop fade, de ses personnages particulièrement lassants. Je n'ai pas supporté ce qui devait être considéré comme un suspens haletant. J'ai détesté le temps que j'ai consacré à ce roman. Il n'est pas ce cyclone qui vous heurte de plein fouet. Il n'est même pas ce petit vent léger qui vous aide à respirer dans cette vie polluée. Il est tout simplement sans effet. A oublier.

Quand viennent les cyclones, Anita Nair, Livre de Poche, 480p, 7.60€

dimanche 22 mars 2015

Le Prophète et Pharaon - Gilles Kepel

On sait qu'ils veulent l'Umma, qu'ils veulent voir revenir le Califat et qu'ils sont prêts à tout pour cela: meurtres, assassinats, violences et attentats. Ils veulent à tout prix créer leur Etat qui fera vivre la Charia. Mais que sait-on d'autres? D'où viennent-ils? De quelle idéologie se nourrissent-ils? Pourquoi cette conviction dans l'action? Comment parviennent-ils à convaincre les foules? L'Etat Islamique nous interroge aujourd'hui. Par sa violence qui fait horreur et sa détermination, par ses menaces et ses exactions, il nous oblige à questionner l'objet de sa lutte acharnée, à comprendre les raisons de son succès, à entendre la vision qu'il se fait de la société. Et ce livre nous aide à mieux les cerner. Pourtant, ce n'est pas d'eux qu'il s'agit. Publié en 1984, Le Prophète et Pharaon ne peut évoquer ce groupe qui n'est pas encore crée. Cependant, en nous informant sur ces mouvements islamistes qui naissent et se développent dans une Egypte nouvellement indépendante, il parvient à nous éclairer sur celui-là même qui aujourd'hui fait monter la température de l'actualité.

Dans ce livre d'un très grand intérêt, Gilles Kepel nous parle, en effet, de tout ce qui peut nous aider à comprendre le phénomène observé: l'apparition des mouvements islamistes, le contenu de leurs idéologies, leurs réflexions, leurs ambitions, leurs moyens d'actions et leurs hésitations. On apprend aussi beaucoup sur les désaccords et les tensions qui peuvent animer les différentes organisations. A bien des égards, le cas égyptien permet d'approcher un peu la complexité de ce qui nous semble si étranger.

Dans ce pays qui voit naître, en 1928, la célèbre Association des Frères Musulmans d'Hassan Al Banna, on aperçoit des mouvements islamistes qui se font et se refont en réponse à la dure répression de Nasser et, plus tard, de Sadate. La défaillance de l'Etat et son intransigeance vis à vis des Frères Musulmans nourrissent, en effet, inlassablement la radicalisation des nouvelles générations. Chaque coup de pied des autorités ouvre la voie des contestations et des désaccords au sein du mouvement islamiste. Les Frères Musulmans perdent leur influence au profit de quelques personnalités qui tiennent un discours plus exalté. C'est Sayyid Qutb qui, de sa prison, prône la lutte armée contre les autorités égyptiennes jugées impies, considérant les prônes et les discours comme insuffisants pour instaurer le règne de Dieu sur Terre; c'est Chukri Mustapha qui crée sa petite Société musulmane en prônant la séparation physique avec la société considérée comme jahiliyya (non musulmane) et en pratiquant, sans hésitation, l'excommunication; c'est Faraj qui appelle ouvertement au jihad contre ce Prince pervers (Sadate) qui use d'un pouvoir qui ne peut revenir qu'à Dieu...etc. Sous Nasser et Sadate, l'Etat répressif voit donc apparaître des mouvements islamistes qui, d'accord pour la création d'un Etat islamique fondé sur la Charia, s'opposent de plus en plus sur la voie pour y parvenir. Le réformisme des anciens ne séduit plus. Les jeunes générations veulent en découdre avec cette autorité politique incapable de respecter l'Islam, religion qui, selon eux, ne peut supporter la séparation du spirituel et du temporel et qui doit revenir à ce qu'elle était entre 622 et 660.

Passionnant, ce livre nous en dit beaucoup sur les motivations des mouvements islamistes, sur leur grille de lecture et d'analyse, sur leur rapport avec l'Etat et la société, sur leurs débats et leurs désaccords. Certes, ils ne parlent que de ceux qui sont nés en Egypte mais tout porte à croire qu'ils ont nourri les générations futurs qui aujourd'hui en Syrie et en Irak réussissent là où ils ont échoué.

Le Prophète et Pharaon, Gilles Kepel, Edition Folio, 348p, 10.90€

mardi 17 mars 2015

La Dame aux camélias - Alexandre Dumas (Fils)

La Dame aux camélias, c'est la Dame qui fait commerce de l'amour sans le connaitre vraiment et qui le rencontre un jour gratuitement. C'est Marguerite Gautier qui tombe littéralement devant les beaux yeux d'Armand. C'est la courtisane qui est prête à quitter son palais d'argent pour une vie d'un bonheur éclatant. 

C'est un beau roman, une belle histoire que nous raconte le fils d'Alexandre Dumas. Sa plume tendre et élégante nous écrit avec merveille l'Amour, tantôt euphorique, tantôt tragique. Il est extatique parce qu'il emporte loin les amoureux qui veulent toujours, de prime abord, s'éloigner de la collectivité pour mieux vivre dans le privé cette passion et cet amour qui les font se retrouver dans une si grande intimité. Il est orgastique car il colore la vie des amoureux, fait briller avec intensité leur pupille et battre avec férocité leur pouls toujours rythmé. Mais l'Amour est tragique, aussi. Il est dramatique car il tue à petit feu lorsqu'il n'est plus possible de le vivre. Il empoisonne le corps et son esprit qui souffrent au point de vouloir lancer un cri. L'âme pleure alors dans l'espoir de retrouver le bonheur qu'elle a connu par le passé mais qu'on lui refuse désormais. C'est la tristesse qui finit par s'inviter, parfois accompagnée de la colère et de la haine qui espèrent se déverser contre l'être perdu mais toujours aimé. 

C'est donc l'Amour dans toute sa splendeur que nous raconte l'auteur; cet amour impossible entre un jeune homme et une courtisane; cet un amour authentique qui ne finit jamais. Et c'est ce qui fait sa si grande beauté... ce roman est à conseiller.

La Dame aux camélias, Alexandre Dumas, Le livre de poche, 287p, 4.60€

mercredi 11 mars 2015

Vipère au poing - Hervé Bazin

Quelle mère! Quelle horrible mère! Une mégère! Hervé Bazin dessine ici le portrait d'une femme détestable, haïssable, à la limite de la folie, de la pathologie. Falcoche, de son surnom, n'a rien d'une femme aimante. Elle est machiavélique, sournoise, de mauvaise foi, toujours au delà de son rôle légitime. Elle prend plaisir à priver, à torturer. Avare, de surcroît. Elle n'a rien qui puisse la sauver. Elle est si mauvaise qu'on peine à croire qu'elle a réellement existé.

Pauvres enfants? Pas si sûre. Si j'ai commencé par les prendre en pitié, je me suis très vite, en effet, amusée de leur sort. C'est que l'écriture est égayante, distrayante. Elle nous invite au rire et nous évite l'apitoiement. Seul le dernier enfant, très discret, peut être pris en pitié. Les deux autres, difficile de les pleurer. Brasse-Brouillon, surtout, devient un vilain garnement, le fruit pourri de l' "éducation" maternelle; raison pour laquelle il est celui qui face à elle s'en sort de plus belle. Quant au père, il a de quoi indigner au point de nous donner envie de le claquer. Autant dire que dans la famille Rézeau, aucun des parents n'est à désirer. 

Vipère au poing est un classique qui s'impose. Il parle d'une exécrable réalité avec l'humour d'un narrateur amusé. Celui-là rit en effet de sa propre expérience. Elle n'est pas hilarante pourtant. Elle le devient, cependant. Elle le devient parce qu'elle se pense comme un jeu. Jean s'amuse et prend plaisir à défier sa mère devenue sa première rivale. Avec elle, il apprend. A ruser et anticiper. Il apprend à piéger. Qui sera en supériorité? Pas sûre que la réponse soit donnée ... 

Vipère au poing, Hervé Bazin, Livre de poche, 237p, 4.60€

mardi 10 mars 2015

Ema Lenge, une femme témoigne sur les massacres au Kurdistan - Hüseyin Yildirim

Comme beaucoup d'Etat-Nation, la Turquie s'est créée à coup de forces et de répressions. Elle a dû se débarrasser de ceux qui la contestaient tant. Ils sont ennemis étrangers - découpeurs de l'Empire ottoman - ou sujets récalcitrants - grecs, arméniens et kurdes. Echange de population avec la Grèce, génocide arménien, massacre et assimilation des Kurdes, la Turquie, pour se créer, n'a pas eu peur de voir en grand. Elle n'a pas hésité à tuer par milliers pour réaliser son grand projet; une union nationale entre gens qui se ressemblent: turcs et musulmans. 

C'est un de ces massacres que nous raconte Hüseyin Yildirim. C'est le massacre de Dersim dit Tunceli en Turquie. Région kurde alévie, Dersim n'a pas su résister à l'horreur qui l'attendait; horreur décrétée par Atatürk lasse de lutter contre les tribus kurdes opposées à son projet - tout sauf dans leur intérêt. Dersim n'a pas su se protéger. Elle a laissé entrer ces militaires à la langue étrangère, elle a laissé ces ennemis massacrer le pays. Les villages sont détruits, les hommes sont rassemblés et fusillés, les femmes sont tuées après avoir été violées, les enfants sont aussi visés. Les petites-filles sont, elles, parfois "épargnées". On préfère les confisquer au lieu de les envoyer à la mort, en effet. Dersim a été touché. Les montagnes sacrées n'ont pas su protéger ses enfants abandonnés. Son fleuve a vu les corps défiler et le sang s'écouler. En silence et presque en secret. La Turquie a voulu oublier avant de se remémorer et les Kurdes dersimis se sont tus à jamais pour la grande majorité. Ema Lenge, cousine de l'auteur, a refusé. Elle s'est confiée à cet avocat tout droit sorti des "célèbres" geôles de Diyarbakir. Elle lui a raconté ce que d'autres peinent à évoquer. 

J'ai mis du temps à ouvrir ce témoignage. Je ne voulais pas voir les détails de ce que je pouvais déjà imaginer. Je refusais de voir, écrit, la dure réalité que mes ancêtres ont endurée. Oui, Dersim est mon pays; ou plutôt celui de ma famille. J'y suis née mais n'y ai jamais grandi. Je sais son passé mais les détails restent enfouis dans le secret. Quelques anecdotes sont lancées - cocasses parfois; c'est qu'ils préfèrent ne pas pleurer cette tragédie qui hante la passé. Moi non plus, je ne voulais pas pleurer. Alors je refusais d'ouvrir ce livre. Je m'y suis forcée et rien y fait, j'ai pleuré. J'ai imaginé ce que mes ancêtres avaient connu. J'ai repensé aux anecdotes qu'on m'avait racontée. Et les larmes ont coulé; pour mes ancêtres qui ont souffert du passé et pour mes compatriotes kurdes qui continuent de subir l'horreur, ailleurs au Kurdistan.

Hüseyin Yildirim, L'Harmattan, 124p, 10.70€

dimanche 8 mars 2015

Des chevaux sauvages, ou presque - Jeannette Walls

La petite-fille écrit sa grand-mère, Lily Casey Smith; une femme haute en couleur, à la main de fer et au caractère trempé. Autant le dire, c'est un sacré personnage, déroutant et amusant. Née en 1901 au Texas, elle grandit et prend "forme" dans un Ranch tenu par son père "handicapé". A son côté, elle apprend. Beaucoup. Elle apprend à monter et tenir en laisse les chevaux. Elle apprend le travail difficile et la débrouillardise. Elle apprend tout ce qui finira par forger son caractère, loin de la docilité. Lily Casey Smith est effectivement le contraire d'une femme "exemplaire". Elle est courageuse, indépendante, pleine d'initiatives et terre à terre. Elle est brute de décoffrage. Elle est authentique. Elle est un peu sauvageonne et presque à l'égale des hommes qu'elle prend plaisir à confronter et étonner. C'est donc avec un grand intérêt que j'ai lu un peu de sa vie, que j'ai arpenté ce territoire qui a fait toute son histoire.

A travers Lily Casey, on découvre, en effet, le Sud américain; sec et aride où la nature se révèle dans sa férocité, indomptable qu'elle est. C'est elle qui fixe le cadre, qui s'impose aux Hommes, obligés de travailler dure pour contourner ses élans; obligés de trouver les outils pour gagner la survie. Et dans ce territoire que certains préfèrent abandonner, restent les éleveurs déterminés qui, comme Lily Casey Smith et sa petite famille, préfèrent à la ville et sa tranquillité la liberté éprouvée dans ce désert délaissé. 

Des chevaux sauvages, ou presque est une biographie romancée; une porte d'entrée dans la famille déjantée de l'auteure. Elle nous livre son histoire, ses souvenirs et quelques-unes de ses photos. Elle nous invite à entendre ses personnages d'une grande authenticité; travailleurs dures toujours épris de liberté. Elle nous livre quelques moments de détente et de rires autour d'un bon petit thé en ce dimanche ensoleillé. 

Des chevaux sauvages, ou presque, Jeannette Walls, Editions Robert Laffont, 352p, 20.50€

 

samedi 7 mars 2015

Les notes de la mousson - Fanny Saintenoy

Il me faut bien l'avouer: si je n'avais pas reçu ce livre, je ne l'aurais sans doute jamais approché. Et je l'aurais sans doute regretter car ce roman s'est imposé avec grâce et légèreté. Il est doux. Il est délicat. Il est mélancolique et poétique. Il est d'une petite beauté. Sans grande difficulté, il m'a emportée; les premiers mots ont fait leur effet. Assise dans ce TGV bondé en direction de Paris, je me suis tout d'un coup retrouvée loin des cris et des pleurs de ces enfants eux-aussi voyageurs. J'étais en Inde avec ces personnages touchants et attendrissants. Je les voyais, les regardais. J'étais dans un pays que je n'ai encore jamais visité et qui, pourtant, attise toujours mon intérêt. J'entendais la petite voix de Kanou. J'interrogeais la détresse de Galta. J'imaginais l'existence parisienne d'Angèle. Et j'écoutais, imperturbable, le chant de leur tristesse.

Il y a dans ce petit roman une magie qui opère, quelque chose qui émeut et attendri; une élégance, une harmonie. Sans prétention, avec une grande modestie, il raconte l'histoire d'une petite famille; un père célèbre musicien à l'absence répétée, une mère rêveuse à l'esprit déconnecté, un enfant interrogateur et une émouvante servante. Il raconte un environnement, une ambiance marquée par un silence, un secret qui fini par être dévoilé. Il écrit un chant triste mais agréable et mélodieux. Ce roman fut donc pour moi une jolie découverte. Il a été, le temps d'un trajet, un petit nuage douillet qui m'a emmenée dans de lointaines contrées. Il est à savourer, à apprécier pour ce qu'il est: une petite visite dans une famille attachante racontée par une plume pleine de sensibilité.

Roman envoyé par les éditions Versilio en partenariat avec Babelio.

Les notes de la mousson, Fanny Saintenoy, Edition Versilio, 12.90€



jeudi 5 mars 2015

Métaphysique du Bonheur réel - Alain Badiou

Reçu dans le cadre du jeu Masse critique de Babelio, Métaphysique du Bonheur réel est un livre philosophique qui doit, aujourd'hui, recevoir sa critique. Comment l'amener, comment la livrer quand on a, comme moi, le sentiment de ne pas avoir tout compris? Soyons honnête, l'incompréhension me prive d'un droit de critique sur le fond. Que pourrais-je, en effet, répondre à Alain Badiou? Oui, je suis d'accord, notre époque souffre cruellement d'une absence philosophique. Bien sûre, je le confirme, la philosophie - si raillée - doit s'inviter et même s'imposer dans notre société. Evidemment, elle suppose du temps et une continuité. Mais pour le reste, que dire? Je crains tellement de dire des âneries, de peur d'avoir mal compris le philosophe, que je me garderais bien de discuter, ici, avec lui. C'est la forme que je préfère critiquée. Et sur ce point, j'ai quelque chose à écrire. 

De sa plume pleine d'assurance, Alain Badiou, célèbre personnage public, n'encourage pas la compréhension. L'écriture est agréable mais difficile à entendre. C'est de la philosophie me diriez-vous, c'est complexe, toujours, et pour l'entendre il faut faire un effort. Oui mais justement ... du fait de sa complexité, l'auteur doit tenter la simplicité pour assurer l'intelligibilité. Des explications en des termes abordables n'auraient sans doute pas fait de mal. Des exemples n'auraient sans doute pas été de trop. Mais malheureusement, ils manquent cruellement à l'ouvrage difficile à apprécier pour les non-initiés. Dès lors, que faire de ce livre? Je l'ai lu sans passion ni grande conviction. Ce que je pense avoir compris ne m'a pas convaincu et ce que je n'ai pas compris reste dans l'oubli. A moins qu'une âme charitable, baignée dans la philosophie, vienne gentillement me raconter tout ce que je n'ai pas saisi. En l'état difficile pour moi de juger quoique ce soit. Philosophiquement, en tout cas.

Essai envoyé par les éditions PUF en partenariat avec Babelio.

Métaphysique du Bonheur réel, Alain Badiou, Editions PUF, 88p,12€

mardi 3 mars 2015

Demain est un autre jour - Lori Nelson Spielman

Cadeau de mon petit frère, Demain est un autre jour a été, je dois l'avouer, abordé avec scepticisme et a priori. C'est que je ne suis pas fan de ce genre de littérature - comment l'appeler? - de plage. Je la trouve un peu beaucoup trop simple, facile, inintéressante et niaise. Des a priori, dis-je; malheureusement confirmés par ce roman que j'ai trouvé particulièrement ennuyant. 

Au départ amusée et motivée, je pensais voir mes a priori s'éteindre et s’effondrer mais le temps passant, les pages filant, ils se sont, tout au contraire, affirmés. L'histoire est lassante et mielleuse. Le personnage principale, Bret Bohlinger, est insipide. Ses pleurs et ses "mains portées à la bouche" m'ont assommés. Son incapacité à penser par elle-même, sa tendance à suivre et respecter à la lettre les volontés posthumes de sa mère, à chercher des signes pour prendre ses décisions m'ont agacées. Les dialogues sont creux. C'est trop facile, trop simple, trop gnangnan pour moi. L'histoire? me dira-t-on: eh bien une jeune héritière doit, pour toucher son héritage, réaliser tous les objectifs qu'elle s'était fixée à l'âge de l'adolescence. Petite épreuve imposée par sa mère, décédée, qui veut voir son enfant trentenaire retrouver sa personnalité d'antan. Tout dans cette histoire et ce personnage ont fini par m'ennuyer. C'est donc, pour moi, à ne jamais conseiller. 

Demain est un autre jour, Lori Nelson Spielman, Edition Pocket, 446p,7.90€